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Scribouillages et pensées frénétiques
28 décembre 2022

Archives Twitter 4 - l'habitat au Paléolithique (...récent)

Contexte : suite aux trois précédents fils twitter, j'avais commencé doucement à prendre le melon me prendre au jeu suite aux réactions favorables que je recevais. ...On va pas se mentir, j'ai jamais fait des scores d'audiences délirants mais je m'amusais beaucoup, ça intéressait des gens et aucun chercheurs de l'INRAP ou autre organisme officiel n'a surgit dans mes mentions pour s'étrangler que je racontais un paquet de conneries juste hallucinantes, ce qui m'a conforté dans l'idée que j'en racontais pas ! Pour le sujet suivant, plutôt que de continuer à ratisser dans mes souvenirs de cours et des recherches dans Google Scholars, j'ai préféré demander directement si quelqu'un avait une question sur un sujet particulier.

J'ai reçu la question suivante : 

"On représente pas mal les hommes préhistoriques dans des cavernes, mais j'imagine qu'ils n'étaient pas sédentaires, non ?
Je les vois pourtant difficilement aller de grottes en cavernes."

C'est une question qui en cache trois !

  1. Les humains de la Préhistoire vivaient-ils dans des cavernes comme la pop-culture le présente ? 
  2. Etaient-ils sédentaire ou bien nomades ?
  3. Comment occupaient-ils l'espace, ils se déplaçaient de grotte en grotte ?

1. Les humains de la Préhistoire vivaient-ils dans des cavernes ? 

Dans l'imaginaire populaire, caverne et préhistoire sont étroitement associé, voire synonymes : on parle d'homme des cavernes, d'ours des cavernes, de lion des cavernes... Je viens de googler rhinocéros des cavernes pour vérifier, mais non, le rhino est juste laineux.

Exemples : 

Les_Sculpteurs_de_Laugerie_Basse__Paris___1887Les Sculpteurs de Laugerie Basse – gravure illustrant « La Création et les premiers âges de l’humanité » de Henri Du Cleuziou – Paris – 1887

Cette vue d’artiste présente les sculpteurs du paléolithique au travail, dans le jardinet devant leur grotte d’habitation.

L’un, en bras de chemise, lève la Vénus nue qu’il vient de sculpter pour l’admirer et la faire admirer. Au centre de l’image et se détachant bien du fond, celle-ci attire tous les regards, nôtre y compris. Un peu plus haute que la main qui la tient, avec de longues jambes et des hanches étroites, elle ressemble à la Venus Impudique trouvée en 1864 à Laugerie Basse (ça tombe bien).

L’autre sculpteur s’est interrompu dans son travail pour admirer celui de son collègue et se détourne de la pièce qu’il tient. Celle-ci ressemble à la base d’un bois, avec la couronne un peu ronde, le merrain un peu trop rectiligne et le départ du premier andouiller et rappelle un peu cet exemple de Laugerie Basse

Entre eux, une allée de dalles de pierre guide le regard jusqu’à l’entrée de la grotte d’habitation.
Une femme avec un enfant sur le bras et une fillette inquiète accrochée à ses jupes se tient sur la petite marche qui sert de seuil, écartant d’une main le rideau qui sert de porte et contemple d’un air distant la statue.

Ce qui est amusant, c’est que l’auteur de la gravure multiplie les surfaces velues pour figurer les fourrures dont s’habillent ses personnages, mais le tombé et les plis des manches des vêtements de dessous des sculpteurs et de la fillette, de la jupe de la femme et de la porte évoquent du tissus. La porte rectangulaire, la petite marche, l’allée dallée, la femme qui attend à la maison, les hommes qui bricolent dans le jardin… Cela donne l'impression d'un certain malaise, le dessinateur tente d'adapter les clichés artistiques de la vie rustique au contexte "préhistoire, peau de bête et caverne" et ces préhistoriques ont côté très Flintstone !

 

Peintre décorateur à l'âge de Pierre - Paul Jamin 1903Paul Jamin (1853-1903) Peintre décorateur à l’age de Pierre – présenté au Salon de 1903 (illustration tirée du catalogue) - conservation actuelle inconnue

Paul Jamin (1853-1903) est un peintre super-connu pour UNE peinture : le sac de Rome par Brennus, qui est repris régulièrement dès qu’il s’agit d’illustrer le propos. Il s'est fait fait une spécialité de sujets historiques traités comme s’ils étaient pris sur le vif - voir cet article.

J’adore cette représentation-ci, tellement Belle-Epoque ! Il y a un vrai souci d’authenticité historique : la lampe en pierre, le bâton de commandement glissé dans la ceinture du vieil homme, les capuchons pointus qui rappellent la coiffure de la dame de Brassempouy ou de l'Homme de Menton/Dame du Cavillon, les colliers et décoration de tête, les peintures reproduisant des sujets relevés à Font-de-Gaume en 1896 :  les rennes affrontés un des nombreux bisons - le cheval est moins caractéristique, il vient peut-être d’une autre grotte. Le baton de commandemant passé dans la ceinture du vieil homme est malheureusement trop flou pour qu'on puisse y reconnaitre un modèle réel mais qui sait, vous aurez peut-etre de la chance ? 
...Et puis il y a deux filles alanguies et nues à l’exception des fanfreluches qui retiennent leurs cheveux et des colliers parce que …pourquoi pas !

La composition est intéressante : debout au centre, le peintre préhistorique se tourne et sourit l’air satisfait à son public. Celui-ci (quatre femmes, deux enfants et un vieil homme) est majoritairement passif, admiratif. Le vieil homme semble discuter la composition tandis qu’une des deux femmes nues applaudit franchement.

"Ah ouais, elle va être fameuse la caverne ! Ce Raoulfr qu’ont recommandé les Ducailloux est vraiment très bien !"

À l’écart, un troisième enfant assis par terre ne prête aucune attention et taille de la pierre. Il est assis devant le début d’un boyau sombre.

Cette  idée d''Homme des Cavernes vivant dans des grottes est due à deux éléments :

  1. les découvertes de restes humains dans des cavernes
  2. les découvertes d'art pariétal dans les cavernes

On ne va pas trop faire de différences entre les réseaux profonds et l'entrées des cavernes, c'est globalement sous terre. 

En réalité, les hommes préhistoriques ne se sont jamais installé pour vivre DANS les cavernes mais plutôt à l'entrée de celles-ci, là où les parois rocheuses pouvaient former un abri naturel contre les vents ou contre la pluie ou bien dans des abris sous roche.

Vue d'artiste Abris sous roche - MarcillaudVue d'artiste de l'abri de Laugerie-Haute - Eyzies de Tayac


...Mais l'allure de ces abris sous roche est aujourd'hui TRÈS différente de ce qu’elle était pendant la dernière glaciation. À la fin du paléolithique, le climat s’adoucit, les sols gelés fondent durant l’été, il pleut plus souvent : il y a beaucoup plus d’eau qui s’infiltre dans les sols et éventuellement regèle en hiver, une végétation de forêt qui remplace les steppes… Bref un phénomène d’érosion naturelle différent qui va provoquer des éboulements de terrain, l’éclatement des rochers et l’écroulement de tout ou partie des abris sous roches ou des grands porches ouverts.

Source: Externedans "Formation des dépôts archéologiques en Grotte" : processus d'érosion naturel et origine des sédiments remplissant l'entrée des grottes

Du coup aujourd’hui on se trouve devant des tas d’éboulis monstrueux, des espaces partiellement comblés envahis d’arbres. L’impression que cela donne est celui de gens se dissimulant dans des trous de Hobbit au fond de forêts denses. Même si on sait que le paysage ne ressemblait pas du tout à ce qu’il est aujourd’hui, c’est difficile de faire abstraction de l’aspect actuel.

Dans ces abris, on retrouve des outils en pierre taillée en grand nombre, des objets décorés, des restes de cuisine (principalement de la boucherie) des ateliers de taille (de pierre, d’os, d’ivoire…) et parfois, exceptionnellement, des décors pariétaux. Une grande partie de ces sites ont été fouillés fin XIXème ou au début du XXème siècle : à l’époque, on applique essentiellement la fouille stratigraphique. Cette technique est empruntée aux géologues, pédologues et autres sciences du terrain : le sol est considéré comme une sorte de grosse lasagne composée de différentes couches superposées les unes aux autres et on taille une coupe à travers ces couches pour observer leur succession et ainsi établir la façon dont elles se superpose les unes aux autres. Chaque couche est composées d’ingrédients différents – terres, objets, pierres taillées dont certaines sont considérées comme étant typiques d’une culture données – ce qui permet d’établir une chronologie relative de ces occupations : X est plus bas, donc X vient avant Y.
Problème : la fouille stratigraphique permet d’apprécier l’occupation dans le temps et la succession des différents types d’objets mais bien moins l’occupation dans l’espace et la disposition des objets d’un même type les uns par rapport aux autres. En d’autres termes : on a pas de plan au sol, on ne sait pas comment les objets étaient disposés, on ne sait pas quelles étaient les zones dédiées à certaines activités et on n’a pas de traces des constructions (périssables ou un peu plus durables) (sauf en cas de fouilles plus récentes dans des parties qui n’avaient pas encore été fouillées).

Gorge enfer abrisGorges d'Enfer - © The Wendel Collection, Neanderthal Museum
Plusieurs abris se superposent dans la falaise de la Gorge d’Enfer, aux Eyzies. Si j’ai bien compris les plans, le Grand Abris est le plus large (1), directement sous la falaise. En dessous de la terrasse, à gauche l’Abri Lartet (2), à droite l’Abri du Poisson (3) fermé par un mur et une porte d’acier. 

Pourquoi ça s'appelle l'Abri du Poisson ?

Abri_du_Poisson_Cave_-_1Saumon mâle à la fin du rut - l'espèce de bec est typique © The Wendel Collection, Neanderthal Museum

L'Abri du Poisson doit son nom et sa fermeture actuelle à la présence d'un bas-relief de saumon au plafond de l'abri (un sujet pas très courant mais pas non plus inédit). Il a été découvert en 1912 lorsque les fouilles de l'abri qui était entièrement comblé à sa découverte eurent suffisamment progressé pour qu'on puisse regarder le plafond sans avoir le nez dessus (la petite histoire veut que le découvreur venait de terminer son repas et s'était allongé sur le dos pour une petite sieste quand ...surprise !). Le cadre rectangulaire de petits trous et le gros trous sous le ventre du saumon viennent d'une tentative avortée de décrocher le panneau pour l'envoyer au Musée Anthropologique de Berlin, qui l'avait acheté en douce. J’aurais rigolé en disant que cette affaire sent bon le racisme anti-boche français typique de l'époque (ces vils Teutons qui nous volent notre Alsace, notre Lorraine et notre art préhistorique par dessus le marché !) ...s’il n’y avait pas un exemple avéré : une Venus de Laussel à été vendue en 1912 par le chef de chantier au musée de Berlin. On l'a dite emportée par les troupes russes après la prise de Berlin ou bien détruite par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale (...vu le temps écoulé et le fait qu'elle ne refait pas surface contrairement à d'autres butins comme le Trésor de Priam, il est de plus en plus plausible qu'elle ait été détruite). L'affaire du vol du Saumon a accéléré la loi de 1913 sur la protection des monuments historiques. 

On a aussi trouvé des traces de couleurs au plafond et sur des blocs détachés du plafond ainsi qu’une main négative : le décor pariétal en relief était également riche en couleurs qui ont disparues depuis.

Les fouilles de l’abri du Poisson et de l’Abri Lartet juste à côté ont livré un matériel très abondant ayant permis de définir plusieurs périodes d’occupations successives (Aurignacien, « Périgordien » ou Gravetien). Les noms de cet outillage forment un inventaire à la Prévert : grattoirs, racloirs, couteaux, grattoir convexe, concave, à museau, caréné, burin, perçoir puis pointes foliacée, pointe à cran, de la Gravette, pointerole, lame à dos abattu, (industrie lithique), pointe à base fendue, lissoir, poinçons, bâton percé dit de commandement (industrie sur os), parures (dents percée et gravée, coquillages percés, morceaux d’ocres) et enfin des traces de foyers (plutôt à l’entrée des abris) et des ossements de renne, cheval, bovidé, cerf, un crane de bœuf musqué, de l’ivoire de mammouth et des dents de renard et de loup…

Comme déjà dit plus haut et dans l’article sur Néandertal, les préhistoriens de la fin XIXème et du début XXème ont une obsession pour les mesures, la classification et la définition de « type » : type humain, types d’outils… Les noms donnés aux outils permettent de visualiser directement l’allure de l’objet et évoquent l’utilisation supposées de ceux-ci : un racloir sert à racler, un grattoir à gratter, un perçois à percer, un burin à graver… Mais ces usages sont déduits de la forme de l’outil et parfois un peu à coté de la plaque. Des analyses tracéologiques (l'analyse des micro-traces laissées par l’utilisation de l’outil) ont parfois révélé que l’usage réel de ceux-ci était plus large ou différent que ce que le nom attribué laisse supposer.

On sait donc qu’on a vécu dans les Abris Lartet et du Poisson, mais pas vraiment comment était organisé l'occupation de l’espace de ces abris, si on grattait plutôt à l’entrée et si on raclait plutôt au fond, où on dormait, etc. Quant au Grand Abris, on ne sait pas du tout par qui, quand et comment il fut occupé, il a été vidé de son comblement sans être fouillé.

Et les grottes alors ?

On retrouve aussi, évidemment, de l’art pariétal profondément enfoui sous terre, dans les parties profondes des réseaux de grottes où les gens venaient pour certaines occasions et à plusieurs occasions mais où ils ne vivaient pas. On peut retrouver des reliefs, des gravures, mais ce qui frappe le plus l’imagination, ce sont les peintures qui ont survécu des dizaines de millier d’années dans ces environnement obscurs, où les variations de température et d’hygrométrie sont faibles, où ni la pluie ni la neige ne risquaient de les lessiver.

On sait que les gens ne vivaient pas dans ces grottes car : 

  1. C’est d’un confort très moyen : sombre, humide, mal ventilé donc impossible d’y faire du feu sans étouffer dans la fumée, de laisser les enfants jouer sans les retrouver décervelés contre un stalactite, etc. Bon sens commun, quoi. 
  2. Le matériel préhistorique qu’on y retrouve est très maigre : parfois des traces de feu, des traces de torches éteintes sur le murs, des lampes en pierre, des pigments et du matériel d'artistes, des traces de pas, parfois un outil de silex... Mais pas d'atelier de débitage, de boucheries, de foyer de cuisines, de poubelles, d'outils de couture, bref pas de traces d'habitat, et cela alors que ces endroits ont été bien moins perturbés au fil des siècles et qu'ils auraient donc pu livrer un matériel important s'ils avaient été occupés et non pas juste visités à certaines occasions par ceux qui y ont laissé des oeuvres d'art. 

Donc non, les hommes « des cavernes » ne vivaient pas vraiment dans les cavernes. Ils vivaient plutôt à l’entrée de celles-ci et dans des abris sous roches, où ils établissaient des campements, parfois protégés de muret de pierre – comme dans la grotte du Renne à Arcy-sur-Cure fouillée entre 1946 et 1963 

Installation loin des cavernes

Les Préhistoriques ne vivaient pas qu’à proximité des falaises et des grottes !
…Seulement voilà : quand tu es un chercheur moderne et que tu regarde le paysage actuel à la recherche d’un coin susceptible de livrer des restes préhistoriques, c’est beaucoup plus simple de prendre une carte géologique et de chercher des zones de cavernes, trous, etc. le long de cours d’eau que de commencer à sonder au petit bonheur la chance un peu partout. (et parfois, tu n’as même pas dû chercher toi-même ce sont quatre gamins qui cherchaient leur chien qui viennent te trouver pour signaler que le chien a trouvé un trou plein de peintures (Lascaux), ou des ouvriers du chemin de fer qui tombent sur un os (Cro-Magnon), ou encore des spéléologues aventureux (Chauvet, Cosquer)).

Aux sites en abris sous roche, il faut donc ajouter les sites en plein air.

Source: ExternePincevent - Jean Claude Golvin

Pincevent est un site fameux, en France, d’une part parce que c’est un site en plein air, loin de toute falaise et d’autre part parce qu’il illustre à merveille un grand changement des techniques de fouilles qui va permettre d’en savoir davantage sur les constructions au paléolithique, en Europe Occidentale. Pincevent est une sablière sur la Seine, dans le bassin parisien, entre Melun et Fontainebleau.
La carrière de sable est exploitée au XXème siècle et on y retrouve des vestiges archéologiques gallo-romains, néolithiques puis paléolithiques à partir des années 50. Vu l’importance de la découverte, l’état achète le terrain qui va faire l’objet de fouille à plat, par Leroi-Gourhan et alii.

Pincevent, la sablièreLa sablière de Pincevent - vue d'ensemble au XIXeme

Leroi-Gourhan y applique une méthode de fouille empruntée aux archéologues d’URSS qui consiste à décaper le sol à plat, couche après couche, pour mettre en évidence les connexions entre les objets d’une même couche, c’est-à-dire d’une même époque.

André Leroy-Gourhan à PinceventDédé qui pose fièrement avec sa pipe.
Autre époque où on pouvait fumer dans les trains, dans les bureaux, sur les chantiers de fouilles...

Et qu’a-t-on trouvé à Pincevent ?
Des ossements et beaucoup de matériel lithique, c’est-à-dire des cailloux taillés, qui avaient été recouverts de sédiments par les crues de la Seines, formant autant de petites capsules temporelles bien préservées de l’érosion. Et comme on fouille à plat, on peut relever l’emplacement des différents objets retrouver, donc faire des plans : par exemple si l’on retrouve des éclats de silex concentrés en un même point, avec parfois même des connexions entre différents morceaux de silex qui ont été débité du même rognon, c’est qu’on a une zone de taille de silex.

Et si les éclats sont éparpillés au sol uniformément mais qu’à un endroit précis, ils semblent être stoppés par une barrière invisible, c’est qu’il y avait une paroi en matériel périssable qui a maintenant disparu : une paroi de tente ou un auvent de peau.

Source: ExterneRestitution d'une tente sur base de la distribution des restes au sol


Si on taillait la pierre à Pincevent, ce n’est pas que le site se trouve proche de carrières de silex, c’est parce qu’il se trouve à proximité d’un gué naturel de la Seine emprunté peut-être par les humains paléolithiques mais surtout par les troupeaux de rennes et on y venait donc pour la chasse. 
Musée de Préhistoire d'Ile de France - Pincevent 

Plus au Sud, à la Roche de Solutré, on a chassé le cheval pendant tout le Paléolithique Supérieur.

la Roche de Solutré - paysageLa Roche de Solutré - si on plisse les yeux, on peut apercevoir le fantôme de Mitterrand 

Comme on a retrouvé de grandes quantités d’ossement de chevaux au bas de la roche, on a imaginé que les Paléolithiques avaient rabattu les troupeaux de chevaux sur le plateau jusqu’à l’à-pic pour ensuite aller récolter la viande de ceux qui se sont jetés dans le vide. L'idée apparait dans un roman (écrit par un archéologue sous pseudo) et a été abondamment reprise ensuite, donnant des illustrations plutôt dramatiques. 

Chasse aux chevaux Roche de Solutré vue d'artisteLa chasse à Solutré - Macabre !

C'est échevelé et très séduisant mais les os montrent peu de fractures pour des chevaux qui se seraient jetés de la falaises. Et la falaise ne tombe pas à pic depuis le plateau jusqu'au niveau où ont été retrouvé les os. Le scénario plausible est que les couloirs de migrations des chevaux passaient au pied du Roc de Solutré, où les Paléolithiques ont chassés à l’affut, abattant le gibier, dépeçant et fumant ce qu’ils emportaient et laissant sur place les débris de boucheries pendant près de 50.000 ans, ce qui a entrainé la formation de l’immense dépôt du Croc du Charnier.

 

En Allemagne, plus tardivement,  a été mis à jour un site incroyable à plusieurs titres : Gönnersdorf à Feldkirchen / Neuwied, en Rhénanie-Palatinat, sur le Rhin.

  • D'une part parce qu'il a été trouvé là où on s'y attend le moins : par hasard, dans un quartier résidentiel, lors des travaux de constructions d'une maison.
  • D'autre part car le matériel retrouvé indique un site assez important, avec de très belles pièces (dont les petites Venus qui twerkent yeah baby shake your booty ...de style Gönnersdorf  (existent aussi en 3D)! ) et qu'une couche de pierre ponce provenant d'une éruption du Laacher See a scellé et protégé. 
  • Enfin parce que la découverte initiale date de 1968, les fouilles qui ont suivi les huit années suivantes ont été faites à plat et de bien meilleure qualité que les fouilles du début du XXeme. 


Source: Externe 
Topographie du bassin de Neuwieed - le cercle indique l'emplacement du site archéologique.
Bosinski, G., 1979: Die Ausgrabungen in Gönnersdorf 1968-1976...  - via Donsmaps.com

Le site a été occupé 12.500 ans avant notre ère, à la fin du Paléolithique supérieur et c'était un habitat assez important. On n'a pas pu fouiller toute la superficie du campement paléolithique parce que l'habitat moderne recouvre partiellement l'habitat ancien. 
A 10 Km et sur l'autre rive du Rhin, se trouve le site d'Andernach-Martinsberg, Celui-ci a été découvert beaucoup plus tôt fin XIXeme puis redécouvert dans les années 1980. Andernach et Gönnersdorf étaient des sites contemporains et avec une culture matérielle similaire. 

plandwellingsgonnersdorfPlan de fouilles : gris : blocs et dalles. noir : fosses et trou. cercles pointillés noir : limites suggérées pour les habitations, sur base de la distribution du matériel. Rouge : emplacement supposé des foyers, sur base de la distribution de matériaux brulés.
La zone rouge en I la zone rouge indique la présence d'ocre. La zone hachurée en IIa indique une dépôt important atelier ou dépotoir?
Jöris, O., Street M., Turner E., 2011: Spatial Analysis at the Magdalenian Site of Gönnersdorf (Central Rhineland, Germany) – an Introduction RGZM-Tagungen.

L’habitat était composé d’une série de yourtes La limite des habitats est données par des cercles de pierres et une série de trou de poteaux espacés d’1m20. Au centre des cercles, on retrouve un autre trou de poteau. Sur base de ces informations et de comparaison ethnologique, on restitue cet habitat comme des yourtes. 

gonnersdorfsettlementCamp Magdalenien de Gönnersdorf, 12 500 BP, RGZM - eposition à Mainz 1975

A l’intérieur, une sorte de dallage en ardoise permettant d’isoler le sol et d’éviter de patauger dans la boue. Les foyers sont aménagés dans des fosses tapissées de pierre, permettant de réfracter la chaleur. On en trouve dans et hors des habitations. Les fosses à feu pouvaient être transformées en poubelles et comblées après un certain temps d’utilisation, d'autres ont peut-être été utilisées comme espaces de stockage.

Contrairement à Pincevent, ce n’est pas un site de chasse : on y trouve bien entendu des restes de boucherie et des os d’animaux mais on trouve certains os d’animaux tandis que d’autres sont totalement absents : l’animal était abattu et partiellement découpé ailleurs, certaines parties abandonnées sur places et d’autres ramenées et puis redécoupées. On mangeait du cheval, du renne, de l’antilope saïga et du chamois, du lièvre, du poisson, du canard, du cygne… D’autres espèces étaient chassées mais non consommées : renards, corbeaux, harfang étaient utilisés pour la parure. On sait que l’image du régime paléolithique est déséquilibrée et que la viande est surreprésentée car un os de gigot se conserve mieux qu’un trognon de chou ; à Gonnersdorf, la présence de pollens dans les fosses et les foyers et celle de pierres servant de meules indique la consommation de végétaux, mais sans qu’il soit possible de proposer une recette de salade, de soupe ou de tisane de Gönnersdorf. On pouvait manger ses repas rôtis, cuits à la pierrade ou bouillis : des blocs de quartz ont manifestement été chauffés dans les flammes puis été plongés dans du liquide. Cela permet de réchauffer le liquide mais l'alternance chaud-froid entraine des éclatements de la pierre. Un autre bloc de basalte de belle taille a également éclaté sous l'action de chauffes répétées. Il devait servir de chauffage indirect pour un tente : 

img_0196hotrockdiagramsmDon Hitchcock 2015 - photo d'un poster dans le musée de Monrepos Archäologisches Forschungszentrum und Museum, Neuwied, Germany

 

2. Etaient-ils sédentaire ou bien nomades ?

À Pincevent comme à Solutré, on a retrouvé des traces d'une occupation humaine...

  • très spécialisée : tout le matériel utilisé indique qu'il s'agit de lieu de chasse. À Pincevent, qui se trouve juste à coté de la Seines, et date d'une époque où on sait qu'on chassait le poisson, on retrouve des harpons et foënes en os, on n'a même pas le début d'une arrête de poisson !
  • à certaines périodes uniquement, pour la chasse d'espèces migratrices : fin de l’été et automne pour Pincevent, principalement l’hiver pour Solutré, ce qu’on peut établir en observant l’âge des proies les plus jeunes abattues dans ces deux sites (le renne comme les chevaux ayant des saisons de reproduction saisonnières).

En dehors des saisons de chasse, il est donc plus que probable que les hommes partaient s'installer ailleurs. 
C'est même certain pour Pincevent : l'endroit devait être infect en hiver, les vents devaient rendre la vie insupportable et les dépôts d'alluvions qui scellent les restent des campements indiquent que les crues de la Seines inondaient régulièrement le site. 

Pour Solutré, c'est plus conjecturel car pour certaines espèces on a des plusieurs saisons de chasses dans l'année. Il est cependant probable que les chasseurs de Solutré ait fait pareil et ne venaient sur le site que pour les grandes chasses et le débitage du cheval, avant de partir ailleurs une fois le stock de viande rempli : la quantité de gibier abattu fait penser aux courses du mois, celles où on remplis le caddie à fond avant de repartir et la quantité de restes de boucherie, après quelques jours, devait commencer a empester sérieusement : on fait les provisions, on jette les restes et quand on revient l'année suivante, tout est propre et nettoyé : ok, c'est envisageable. On a trouvé le bon filon de viande et on vit à côté de la décharge municipale : j'ai plus de mal à y croire.

Enfin, pour Gönnersdorf, rien n'indique que les gens levaient le camps régulièrement : ce n'est pas un campement de chasse, c'est l'autre, le campement durable où on apporte des proies chassées. Cela dit, le fait qu'on n'ai pas pu fouiller l'intégralité du camps et la légèreté des constructions font qu'on ne peut pas affirmer qu'il s'agissait d'un site d'habitat permanent et que les magdaléniens de Gönnersdorf étaient sédentaires. 

3. Ils se déplaçaient et occupaient l'espace comment ?

À pied. Merci d'être venu à mon Ted Talk. 

...Il y a une image d'Épinal associés aux peuples nomade qui les présente comme vivant aux grès de la nature, poussés dans le dos par le vent, allant ci et là sans calcul ni préméditation et ne s'attachant pas au territoire qu'ils traversent et qui ne sont maintenu dans certaines frontières que par leurs habitudes de vies, comme la mouette qu'on ne retrouve qu'en bord de mer car elle se nourri de poissons (ah, mauvais exemple, on en retrouve absolument partout et elle se nourri aussi bien de poissons que de poubelles ou de pigeons). Ce n'est plus tout à fait vrai, j'ai l'impression que cette image a été doucement remplacée par l'idée qu'un peuple nomade est bien attaché à un territoire donné, dans lequel il circule et occupe successivement différents campements, en revenant à ceux-ci régulièrement : les Saami et les Tsataan qui vivent de l'élevage des rennes dans les plaines du nord de l'Europe occupent le même écosystème et ont des cultures comparables, pourtant ils ne se retrouvent pas les uns chez les autres tout les trois matins. 

C'est la même chose pour le paléolithique : l’existence de lieux d’installations saisonnières occupés principalement pendant les périodes de chasse indique que les hommes du Paléolithiques étaient nomades (car ils occupent des sites pendant certaines saisons uniquement) mais qu’ils revenaient régulièrement dans les mêmes sites (ce qui a permis l’accumulation de suffisamment d’objets pour qu’on repère les traces de leurs présence quelques dizaines de millier d’années plus tard.

Un exemple qui permet d'étayer cette affirmation, ce sont les impressionnantes cabanes d'Ukraine : 

Source: ExterneI. Pidoplichko - reconstitution du site de Mejiriche - Musée d’Histoire Naturelle de l’Académie des Sciences d’Ukraine, Kiev

Aujourd’hui, l’Ukraine, cela évoque les chars russes des paysages ouverts de plaine avec de petits bois de bouleau bucoliques... En période glaciaire, ça devait être encore vachement plus pelé ! Le bois devait être très rare et les vents mordants.

Du coup, faute de bois, on utilise du mammouth. Oui : le mammouth ça sert à tout : ça se mange, ça se tanne, ça se tresse, ça se construit et ça se brule. Non, j'ai pas commencé l'apéro super-tôt, oui je suis sérieuse. Ca se construit :

 

Mezhirich excavation

Mezhirich reconstitution

cabanes de Mezhirich ou Mejiriche – Ukraine  - Google map

 Gontsy (Ukraine) Cabane n° 5 - © L

Autre site : Gontsy ou Hintsy, toujours en Ukraine  - Google Map

...C'est magique non ?: Gönnesdorf vs Meanwhile, in Palolithic Russia... 

In paleolitic russia

Les cabanes sont constituées d’un empilement de mâchoire inférieures qui forment un muret circulaire, puis des défenses et des fémurs qui devaient constituer les poutres de l’abri et des omoplates constituant les tuiles, avec probablement de la terre ou des peaux pour colmater les trous et imperméabiliser le tout.

Bon. Aussi badass qu'aient été les chasseurs préhistoriques d'Ukraine, il est cependant peu probables qu'ils aient abattu assez de mammouth en une seule chasse pour construire un tel habitat et ensuite démonté leurs yourtes d’os pour les trimbaler avec eux jusqu’au prochain campement. Cela, ça sent l'habitat fait pour durer.

...Mais si l'habitat est fait pour durer, est-ce que les Ukrainiens paléo étaient sédentaires pour autant ? Là je renvoie directement à un article de hominides.com. 
Pour résumer celui-ci rapidement : un groupe humain devait circuler au cours de l’année dans un territoire d’environ 600 km², entre des sites pérennes à cabanes en mammouth qui semblent fait pour durer et une série de sites sans cabanes de mammouth qui révèlent des traces d’activités saisonnières ou spécialisées (chasse, approvisionnement en silex, en coquillage, etc.). 
Ces groupes humains occupant un territoire donné devaient être en contacts avec leurs voisins, avec lesquels ils échangent des biens. La superficie totale du bassin de peuplement est de 500 000 km² et la durée d’occupation a été d’environ 1000 ans.

Comment sait-on que les groupes paléolithiques rencontraient leurs voisins et échangeaient avec eux ? Grace au matériel encore une fois : quand on retrouve des matériaux dans des endroits où ceux-ci sont absents, c'est donc qu'ils ont été amené par quelqu'un. Quand ces matériau se trouvent très très loin de leur point d'extraction, c'est soit qu'il a été transporté par un très gros marcheur, soit qu'il a été transmit de personnes en personnes jusqu'à arriver à sa destination finale. Quand dans un point donné on retrouve à la fois des matériaux qui proviennent de quelques centaines de km au nord et un autre qui vient de plusieurs centaines de km au sud, ce n'est pas une seule personne / famille qui a été personnellement récolter ces matériaux, ils ont du être acquis par échanges. 

En France, on trouve des silex jusqu’à 100 km de leur lieu d'extraction Parfois on a des objets qui font même jusqu’à plusieurs centaines de Km de voyage ! …Mais ce sont les objets les plus petits qui voyagent le plus loin, la matière brute, on ne la retrouve qu’à quelques dizaines de Km de son lieu d’extraction : cela plaide pour l’idée d’une extraction, d’une mise en forme, puis d’échange avec d’autres groupes qui va faire circuler les objets

Ce qui est vrai pour les silex l'est également pour d'autres objets : on a retrouvé dans trois sites des Pyrénées Françaises des propulseurs très richement ornés représentant exactement le même thème : "le Faon à l'Oiseau" : 

Source: Externe        Source: Externe   Source: Externe

Mas d'Azil   -   Grotte Saint-Michel-d’Arudy          -    Bédeilhac 

Ce qui fait quelques 200km à vol d'oiseau entre les sites les plus éloignés. 
On a soit un seul groupe qui a voyagé entre trois sites et y a laissé en souvenir le même propulseur richement décoré du même thème, dont Raoulfr (notre fameux peintre décorateur) était très content, soit plusieurs groupes en contacts les uns avec les autres et partageant une même culture, dans laquelle le thème du faon qui crotte ou de la biche qui accouche tandis qu'un oiseau se perche pour picorer ce qui lui sort du fondement est important

Ce thème est limité aux Pyrénées, on n'en a pas trouvé d'exemple ailleurs. Il y a des circulations, mais aussi des frontières. Et ce sont ces circulations et ces échanges qui expliquent sans doute qu'avec si peu de sites on a tout de même une si grande homogénéité dans des faciès culturels régionaux, tandis que l'existence de ces frontières explique qu'on ait des faciès contemporains différents (comme le Solutréen dans certains région de France et Espagne tandis que dans les Balkans et en Italie, à la même époque, on a de l'Epigravettien, ...Grosso modo, hein). 

...Quoi ? ...Pardon ?

...Ah oui, vraiment ? 

...200 Km à pied, ça ne vous impressionne pas des masses ?

Très bien. Parfait. 

...Revenons à Gönnersdorf alors. Sur ce cite dont j'ai déjà parlé plus haut, on trouve des objets de pierres locales mais également de  sites distants de 100 km à 300 km pour UNE lame en héliotrope. Certains rognons taillés à Gönnersdorf étaient entier, avec la gangue externe mais d'autres avaient été dégrossis ailleurs.

Source: ExterneOrigine des matériaux des outils lithiques in Jöris, O., Street M., Turner E., 2011: Spatial Analysis at the Magdalenian Site of Gönnersdorf (Central Rhineland, Germany) – an Introduction RGZM-Tagungen.
BF : silex crétacé "baltique"- KS : ardoise indurée - TQ : quartzite - CH : calcédoine - KOO : oolithe indurée - PQ : quartzite - WF :  silex crétacé (villes : AC : Achen - D : Dusseldorf - K : Cologne - BN : Bonn, TR : Trier, KO: Coblence - WI: Wiesbaden  - MZ: Mainz - F: Frankfurt am Main).

sealgonnersdorfÀ Gönnersdorf toujours, une plaquette de 22 X 15 cm trouvée dans une fosse d'une habitation était décorée d'une très jolie gravure de phoque. La justesse de celui-ci (avec ses petites pattes avant, ses moustaches...) suggère qu'au moins une des personnes présente sur le site avait dû observer de suffisamment près et suffisamment longtemps cet animal pour en faire une restitution aussi précise (et meugnone ! Ces petites moustaches !!!). Or les phoques, on en trouve à la mer, et la Mer du Nord est actuellement à +300 Km. Je n'ai pas retrouvé de carte indiquant où exactement se trouvait le littoral en -12.500 lors de la glaciation de Würm, mais c'était forcément "plus loin" qu'actuellement. Il a été suggéré que les phoques pouvaient remonter le Rhin : peut-être. Cela dit on a pas trouvé d'os de phoques à Gönnersdorf.

...Par contre, à Andernach (le site voisin de Gönnersorf sur l'autre rive du Rhin), on a retrouvé une pointe de lance en os de baleine et il n'y a définitivement pas de baleine dans le Rhin! L'os aura probablement été récupéré sur une carcasse de baleine échouée en Mer du Nord, puis l'objet aura voyagé via le Rhin jusqu'au centre de l'Allemagne.  

En plus d'un os de baleine, on a aussi retrouvé des séries de coquilles d'escargots percés pour faire des perles. À première vue, c'est impressionnant comme un bricolage d'enfant (je faisait les mêmes avec des turitelles quand... bref, pardon). Ça le devient plus quand on connait l'espèces des coquillages :  

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Homalopoma sanguineum à gauche - Cyclope neritea ou Tritia neritea (synonymes) à droite
Photo: Don Hitchcock 2015 - collier provenant de Andernach. 

...Vous n'êtes pas impressionné ? Vous n'y connaissez rien en gastéropodes ? Très bien. Ces petits escargots rosés, ils ne viennent pas de Rhénanie. Il ne viennent même pas d'Allemagne. En fait, ce ne sont pas des escargots terrestres : ils viennent de la Méditerranée, soit à +950 km actuellement ! 

Donc on a un site sur le Rhin où on trouve des silex provenant de 100km au Nord, Est et Ouest, voir 300 Km, un os de baleine et une représentation de phoque qui suggère des connexions avec la Mer du Nord (à +200 km au Nord) mais également des parures en coquillages provenant de Méditéranée (à +950 Km au sud)

Et bien tout cela témoignerait de l'existence d'un axe d'échange entre la Mer du Nord et la Méditerranée via le Rhin et le Rhone depuis la fin du Paléolithique supérieur, boum, bébé !

Rhin-Rhone

 

Conclusion

  1. Non, l'homme du paléo ne vivait pas dans des cavernes, il vivait soit dans des abris sous roches soit dans des abris en plein air.
  2. Oui, il nomadisait entre des sites situés sur un territoire pouvant être assez étendu, au gré des activités saisonnières mais en passant régulièrement aux mêmes points, aux mêmes cavernes, terrain de chasse, zone d'extraction de matières premières car ils avaient une connaissance de leur territoire et de ses ressources. Ou alors ils étaient beaucoup moins protecteurs et s'échangeaient libéralement les coins à champignon qui sait ? 

Liste non exhaustive de site d'habitats : 

Abris sous roche

Abris du Roc-aux-Sorciers angles sur anglinAngle-sur-Anglins - Roc-au-Sorciers

En plein air : 

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