Où l'on voit Lledelwin maudire les artistes du Quattrocento
"Maudits, maudits, maudits artistes du quattrocento"
Ça, c'est dit. Pourquoi tant de hargne, de haine et de courroux (coucou) ?
Parce qu'avant eux, cette bande de joyeux drilles qui se mis un jour en tête de révolutionner la peinture tout en retournant aux canons antiques, bonjour la contradiction, une révolution qui ramène à l'ancien, bref, eux, quoi, avant ces guignols - contre qui je n'ai, je tient à le signaler, aucun grief à titre individuels - avant eux donc, la perspective, on l'appréhendait un peu au petit bonheur le couteau à palette et personne ne se roulait par terre de rire devant des approximations géométriques toutes médiévales des peintes du Nord de l'Europe, notamment.
Après les peintres du Quattrocento et leurs brillantes démonstrations de maîtrise technique en forme de vue de villes imaginaires et idéales ou scènes de batailles avec cavaliers, chapeaux rigolos en contreplongée et désordre de lances enchevêtrées à deux points de fuites, il devenait beaucoup plus difficile de faire l'impasse sur les lignes d'horizons et les points où les droites se rejoignent. Surtout quand on se pique d'être un tant soit peu habile de ses pinceaux. Bon, certains ont bien tenter de biaiser allègrement en optant pour la perspective atmosphérique plutôt que pour la perspective géométrique, mais il n'en demeure pas moins qu'il est quasi impossible de faire l'impasse sur la perspective. Et quasi intenable de hausser les épaules en se disant qu'on y arrivera bien sans trop s'emmerder avec des constructions géométriques préalable, tout ça parce qu'on se rappelle plus trop comment ça marche et que l'article de Wikipedia, on y entrave que dalle. Parce que ça marche pas. Même si l'on aimerait y croire très très fort lorsqu'on commence son esquisse.
Pas indiquée sur le dessin : une perspective toute relative
Au secours. Mais qu'est ce qui m'a pris, une fois de plus, d'outrepasser mes limites et de me lancer dans ce que je sais ne pas maîtriser, à savoir les paysages, les effets de lointains, les différents plans, cette papillote de sauterelle de perspective à la coffre ! J'ai très sciemment omis de m'y intéresser alors que je traçais grosso modo l'esquisse de la composition, autant dire que j'en bave maintenant pour trouver la ligne d'horizon et tout le tralala. J'ai péniblement réussi à comprendre qu'il faudrait deux points de fuites, l'un se trouvant derrière les bateaux, dans l'estuaire, l'autre quelque part derrière le personnage mystère (ou derrière le personnage central ? je ne sais pas), et puis... et puis l'application "géométrie dans l'espace" a buggué et mon cerveau need reboot... Au secours, donc.
PS : j'ai ré-examiné le dessin ce matin et je pense que la meilleure façon d'accorder entre eux les deux plans, l'avant et extrêmement éloigné, c'est d'imaginer que les personnages se tiennent sur un promontoire qui surplombe le fleuve. Qui est très grand, beaucoup plus que ce que la double page permet de laisser croire. Du coup, les bâtiments, bateaux seront vu en plongée (pour les bateaux, c'est déjà un peu le cas)... Et c'est une perspective à trois points de fuites.
Oh mon Dieu...