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Scribouillages et pensées frénétiques
28 janvier 2006

27 janvier - commémoration de la libération d'Auschwitz

Ce 27 janvier, outre la naissance de Mozart, on célèbre aussi l'anniversaire de la libération d'Aschwitz, l'un éclipsant peut être un poil l'autre...

Ce 27 janvier ce fut donc l'occasion de ressortir quelques images de cadavres ambulants tirés de Nuit et Brouillards, de revenir sur cette voie de chemin de fer sous la neige et ce portail au loins, et de rappeller encore une fois que 6 millions de Juifs furent exterminés dans les camps par les Nazis. Tout au plus a-t-on mentionné qu'à coté de ces 6 millions de juifs il y eut "d'autres personnes déportées et exterminées"

L'on évoque sans fin, encore et toujours, la persécution des Juifs par le pouvoir Nazi, mais sans rappeller que les Juifs furent persécuté car jugé d'une race inférieure tout comme les Tziganes le furent, tout comme les Slaves le furent, tout comme les Arabes et les Noirs le furent. Et que les "Ariens" n'étaient pas non plus à l'abris des déportations : homosexuels, "associaux" et handicapés mental et physiques furent eux aussi l'objet d'une épuration ethique pour les empecher de contaminer la pure race Arienne.

J'avais été effarée de devoir apprendre a quelqu'un de mon age que non, il n'y avait pas que des juifs dans les camps de concentration, que les tziganes d'Europe avaient été tout aussi méthodiquement isolés, déportés, exterminés. Je suis encore effarée de n'entendre mentionner dans les discours que les seuls déportés juifs, le sort des déportés politiques, des homosexuels, des dissidents politques, des anarchistes espagnols, des tziganes, des handicapés sur lesquels l'on a mis au point la technique de gazage avant de l'apliquer dans les camps étant relégué au mieux au second plan, aux émissions passant en toute fin de soirée, vers les deux heures du matin.

commemoration_auschwitz

Pourtant il me semble que ce n'est pas diminuer ou minimiser l'horreur de la Shoah que de rappeller ce que fut le Pharajimos, le nom du génocide en Rom. Il me semble que rappeller que les juifs eurent des frères de souffrances qui n'étaient pas juifs mais n'en n'ont pas moins soufferts et été humiliés de par leur appartenance à un groupe distinc ou par leurs choix de vie, leurs choix d'être humains, c'est non seulement faire justice à ces victimes oubliées voire niées (il a fallu bien du temps pour que l'on accepte de parler des triangles roses - les homosexuels déportés - lors des commémorations officieles et seule l'Allemagne a officiellement reconnu le génocie des Tziganes par les Nazi) mais c'est aussi réintégrer les juifs dans l'Humanité de ceux dénigrés, méprisés, rejetés et qui ont en commun cette histoire lourde et ce passé de pesécution à défaut de choix de vie similaire.

Finalement, l'on est bien loin d'avoir tout dis, tout su du régime nazi et de sa politique d'extermination et de mise à l'écart. Pendant longtemps on n'a pas trop voulu se rappeller les déportations, les victimes elles-même se taisant jusqu'à ce qu'on se fasse un devoir de rappeller, de se rappeller, de leur raconter, pour ne pas oublier, pour que plus jamais cela n'arrive - formule un peu creuse et qui n'empèche hélas pas les répétitions. Malheureusement, passé le premier choc et la première remise en question, une certaine routine du discourt de commémoration s'est installée. Auparavent on évoquait les Résistants déportés et assassinés, maintenant on parle plus souvent des enfants juifs livrés à la barbarie nazie. Mais l'on n'entend toujours si peu évoquer les enfants des Nomades ou les amants scandaleux. Il serait pourtant grand temps de leur donner la parole avant que tous n'aille rejoindre au-delà de ce monde le dernier triangle rose survivant de France, qui est décédé l'année dernière.

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Commentaires
N
sans aucunes discriminations quelques que soient mes origines mon courant philosophique ou religieux qui appartient a la culture arabo musulmane je reste avant tout humain et je suis depuis des années sans réponse a la question que je me pose et toutes les recherches que j'ais pus faire ne me satisfait point pourquoi ont'ils decidais d'exterminées en masses juif,homos,tsigane,handicapé mentaux,temoins de jehovas,opposant politique...........<br /> sans avoir trouver la réponse cela fait de moi un homme perpetuellement en deuil
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L
"C'est quoi ces polonais qui viennent manger le pain des italiens en Belgique?!?"<br /> <br /> Ha ha, l'est drole ton père ! <br /> Concernant le racisme des immigrés italiens de seconde générations, c'est assez cocasse en effet et malheureusement assez courrant. Ca donne des situation clochemerlesque ou l'épicier au tein méditéranéen et au nom en "-i" appostrophe une manifestante (blanche) pour lui signaler que si elle risque son travail, c'est parce qu'on accueille des basané comme elle (une fille noire dans la foule) ...et que la dame en question, de blanche vire rouge, hurle "MONSIEUR, C'EST MA FILLE !" parce que l'adoption, ça fonctionne aussi entre couleurs :-) <br /> <br /> Pour ma réaction "des juifs engueulent des juifs" c'est assez simple : on peut difficilement traiter une personne juive d'antisémitisme. <br /> <br /> On peut la traiter d'antisionisme, mais c'est pas le même débat.
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S
Petite parenthèse sur mon cas (au vu du fait que tu es heureuse de voir qu'un juif remette en cause etc etc); je suis un très mauvais juif:<br /> j'ai du mettre une seule fois dans ma vie les pieds dans une synagogue, j'ai eu une chaîne hifi à mes 13ans même si j'ai pas fait ma barmitzva; et j'ai toujours l'intégralité de mon ptit bout. Bon pour rattraper un peu le coup on m'a quand même filer un nom hébraïque (Samuel) et je suis sioniste (très) modéré...<br /> <br /> Au niveau du communautarisme j'ai toujours eu du mal à accrocher du fait des nombreuses origines que je peux avoir (j'ai la triple nationalité belge-hongroise-italienne; et j'ai des origines françaises,yougoslaves,polonaises;allemandes,américaines,argentines... la famille a pas mal voyagé). Je comprends évidemment qu'on se rapproche de ceux qui font vibrer notre corde sensible; mais pas que ces groupes se murent littéralement dans un bunker communautariste par peur "des autres" (on se croirait dans Lost). <br /> <br /> Je vais finir juste avec deux ptites citations, histoire d'y aller en douceur; la 1ere de Desproges "Je suis fier de faire partie de ce pays où les juifs courrent toujours!".<br /> La seconde de mon père, réagissant de manière humoristique sur le cas des plombiers polonais en Belgique: "C'est quoi ces polonais qui viennent manger le pain des italiens en Belgique?!?"<br /> <br /> Tiens ça aussi c'est drôle... Dans ma région, on a connu une forte imigration italienne(heureusement pour ma tronche d'ailleurs sinon je ne serais pas là à vous parler) dans les années 50. C'est curieux de remarquer à quel point les petits-fils d'immigrés peuvent avoir un comportement raciste envers des personnes d'autres groupes ehniques qui vivent +ou- la même situation que leurs grands-pères jadis... <br /> D'autant plus drôle que si ils revendiquent le fait d'être chez eux, j'en entends rarement revendiquer la nationalité belge...
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L
Bon, j'avais clot le débat et commencé à effacer les réactions de manière totalement dictatoriale, mais celle-ci est tellement intelligente que je la laisse ! <br /> <br /> Je me souviens que, à 11 - 12 ans, en première année secondaire (soit la première année du collège pour les français) l'école s'était lancé dans un grand projet de sensibilisation au génocide nazi, avec expo dans le patio, recherche, lecture imposée et film... L'idée était bonne en soi, mais après un bout de temps, ça devenait dur à supporter (C'était devenu assez sympa, cette école, quand on avait le choix entre manger son sandwitch en regardant obstinément ses pieds ou lever les yeux sur une photo des expérimentations de Mengele) Il y avait de plus une sorte de plaisir étrange de la part des profs à nous flanquer cette mémoire en pleine face comme si nous étions coupable de ne pas avoir su ce que eux oubliaient si facilement, ainsi nous avions été prévenu de "préparer nos mouchoir" pour "au revoir les enfants" - film qui ne m'a globalement pas impressioné parce que la semaine précédente nous avions eut droit à "nuit et brouillard. Je le rappelle, on avait 11 - 12 ans et c'est la première fois que j'ai vu un garçon pleurer à grosse larme et se cacher le visage dans ses mains sans chercher à se dissimuler ou sans faire l'objet de la risée de ses copain. (et nuit et brouillard dans l'auditorium d'un athéné, c'est comme Starwars au ciné : ça claque) <br /> Après Nuit et Brouillard, donc, alors que nous étions tous réduit au statut de serpillière humaine, un garçon - qui jusque là me paraissait un peu huileux et surfait - m'a posé la main sur l'épaule et m'a dit, d'un ton pénétré "sache que cela me fait encore plus mal car c'est mon Peuple" Je me souviens aussi que, totalement bouleversée, je n'avais rien répliqué et que c'est une amie qui l'a pris à partit en lui demandant de quel droit il se permettait de juger de la qualité et de la profondeur de mes sentiments sur la simple base qu'il était juif et donc plus concerné que le reste de la classe par le génocide. <br /> <br /> Cette anectode, outre qu'elle illustre parfaitement certaines méthode pédagogiques étranges, illustre parfaitement tes propos, Sam. De l'information, on passe insidieusement à l'étendar communautariste. Qu'un enfant dise "cela me touche davantage que toi parce que ma famille a directement souffert des persécutions nazie" est une chose, qu'il puisse sortir d'un ton pénétré "c'est mon Peuple..." c'en est une autre, à la fois risible et terrible. Et je suis bien heureuse aussi qu'une personne se déclarant juive stigmatise le comportement communautariste excessif d'une partie de la communauté juive qui tend presque à s'approprier la réalité du génocide commis par les nazi sur des personnes jugées de race inférieure ou simplement néfaste à la bonne santé de la race supérieure et dont il fallait illico expurger le pays, afin de ne pas entacher la noble race, blablabla... Personnes parmis lesquelles on retrouve énormément de juifs, mais aussi... C'est l'oubli un peu trop fréquent de ce "mais aussi" qui me tanne. Non pas l'oublis dans les cours et programmes d'histoire, mais dans la mémoire et dans les propos quotidiens, comme ceux tenus par un présentateur télé qui évoque rapidement la libération des camps.<br /> <br /> Ceci dit, il est bien difficile d'éviter le communautarisme car si chacun, de par sa capacité d'empathie, peut se sentir touché par ce qui arrive à d'autres êtres humains, il sera toujours d'avantage ému s'il se sent de nombreuses similitudes avec la victime. Tout le monde aura le coeur serré dans un cimmetière de 14 - 18, mais celui dont le grand pere git en morceau quelque part dans la Somme se sentira plus directement touché. Tout le monde se sent le coeur soulevé face au génocide rwandais, mais celui qui a perdu sa famille, des amis, quelque part dans une église ou sur un bout de route sera davantage touché... Tout le monde est triste qu'un génocide soit oublié et occulté, mais le rwandais tutsi qui s'entend dire qu'il n'y a pas eut de volonté d'éradication des siens mais simplement des massacres sans ordre se sentira sans doute plus touché lorsqu'on lui parlera du génocide méconnus des Arméniens. On est plus touché par les histoires qui font vibrer notre propre histoire et notre propre mémoire. C'est ainsi, c'est humain. <br /> <br /> Je ne suis d'ailleurs pas certaine qu'il faille à tout pris éviter toute forme de communautarisme, puisque finalement je suis la bénéficiaire d'une forme de communautarisme qui a poussé des femmes d'un peu tout origine, milieu social, etc. à manifester ensemble pour le droit de vote, le droit à maitriser son corps, le droit à voir l'intégrité de ce dernier respectée et respectable, le droit à avoir un salaire décent et égal à celui d'un collegue masculin... (même si ça, c'est pas gagné)Le communautarisme permet de réunir des personnes et d'ouvrir des débats (de société, historique, etc) qui autrement n'auraient pas eut lieu, et je trouve cela intéressant. (historique aussi, puisqu'après tout, nous ne pouvons que porter un regard sur le passé et notre compréhension des faits dépend énormément de notre mode de pensée et de nos présuposés, cf. des tas de discourt sur les moeurs des grecs anciens, qui malgré leurs moeurs pédérastes n'en furent pas moins de grands esthètes...)(fermeture de parenthèse)<br /> <br /> Je pense que le communautarisme ne devient dangereux que lorsqu'il exclut chez ses adeptes la tolérance à tout autre expression d'une opinion différente (petit troll qui viendra me dire qu'en vertu de mes propos, je dois écouter les discourts sexistes, passe ton chemin, car je suis bien bonne mais néamoins tyrannique...)<br /> <br /> Et je pense que toute personne ayant tendance à glisser dans l'un ou l'autre communautarisme doit aussi se rappeller que les personnes qu'il inclu dans cette communauté dont il se réclament sont avant tout des êtres humains, non des idées abstraites. Ainsi, pour en rester aux Juifs, lorsqu'on évoque les millions de juifs massacrés sans plus de précision, cela me hérisse un peu le poil parce qu'on relaie ainsi le mode de pensée nazi qui regroupaient dans un même ensemble des personnes aussi disparates qu'un riche banquier viennois, un chti parigot, une belle méditéranéenne, un musicien klesmer, une religieuse polonaise... (cf cours de math, les patates des nbr entier, des nombres naturels, etc... ici c'est la patate des unités juives)<br /> Simone Veil, lorsqu'on lui a proposé la légion d'honneur en tant que rescapée des camps, l'a refusé catégoriquement parce qu'elle ne voulait pas se voir définir et reconnue comme une victime (juive). En effet, Simone Veil est bien autre chose qu'une déportée qui a subit et survécu. <br /> <br /> Tout ces gens, définis par l'étiquette qu'ils portaient sur la poitrine, furent bien d'autres chose aussi. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut occulter la réalité de l'étiquette qu'ils ont porté et qui leur a valu de finir en pyjama hideux dans un coin au noms souvent bien charmant. Au nom seulement.<br /> <br /> (avec tout ça, on est bien partit pour monter en fleche dans les requetes gougeul portant sur le nazisme...)
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S
Bonsoir à tous... Quel débat!Ma foi très intéressant même si je n'ai pas encore eu le temps de lire l'entiereté des commentaires.<br /> J'ai conscience du fait que tu en ai marre Lledelwin, mais j'aimerais que tu lises mon commentaires et que si possible tu ne le supprimes pas.<br /> Je vais essayer de ne pas trop le pimenter mais en tant qu'étudiant en histoire, juif non pratiquant je me sens doublement concerné.<br /> Le problème selon moi ne vient absolument pas du nombre de personnes ayant souffert, ni de la gravité, ni même des moyens utilisés. Le simple fait qu'un groupe quelconque décide d'en supprimer un autre est suffisamment cruel pour que l'on ne prenne en compte les moyens utilisés, ni même les raisons invoquées (sauf bien entendu dans le cadre de travaux d'histoire avec une démarche scientifique). <br /> Le problème vient tout simplement du communautarisme ambiant dans lequel nous évoluons. Cette mentalité nous refermant dans un groupe ou l'autre ne mène qu'à ce genre de débat qui dans le fond est totalement ridicule car on aura beau sortir n'imorte quel argument, jamais on ne pourra comparer les souffrances des différents peuples exterminés et établir un "top 10 de la souffrance humaine".<br /> <br /> Malheureusement tant que l'on n'évoluera pas en faisant comprendre à tous; et en faisant un travail au niveau de l'éducation des futures générations; qu'un noir, un blanc, un catholique, un musulman,un juif, un homosexuel ou un tzigane c'est pareil, ce genre de débat et le comportement d'UNE PARTIE de la communauté juive (voir il y a peu une partie de la communauté noir avec Dieudonné, qui si je le supportais au début à dépasser les bornes en théorisant sur les origines du SIDA)qui tendrait à vouloir remporter le titre de peuple ayant le plus été persécutés au monde dureront. <br /> <br /> Le débat est clos car il n'a lieu d'être depuis le départ. Mais la réaction de Lledelwin permet de se poser de bonnes questions et c'est ce qui importe. Mais je le répète pour moi le problème vient de la petite partie de la plupart d'entre nous qui reste un "raciste honteux": je connais pas mal de monde qui n'on rien contre les "arabes" mais qui ne se sentent pas à l'aise en croisant un mec magrhébin au coin d'une rue la nuit. C'est ce genre de comportement naturel, qui deviennent involontaire qu'il faut combattre; vaincre le mal à la base.
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